La technique de rachat d'une entreprise par
les salariés (R.E.S) qu'elle soit en difficulté ou à vendre, pourrait
être utilisée plus fréquemment : Sur en moyenne 60 000 dépôts de bilan
par an et cinquante mille entreprises vendues chaque années, moins de 1%
sont reprises par les salariés.
A quoi tient cette désaffection des
travailleurs ?
Toutes les R.E.S de ces trente dernières années,
hormis quelques exceptions, ont été montées sous forme de SCOP (Société
Coopérative Ouvrière de Production) dont l'esprit est aussi solidaire
mais qui ne permet pas l'appel public à l'épargne et dont le
financement est essentiellement basé sur l'endettement. Cet endettement
est très fréquemment à l'origine des défaillances d'entreprise et le
plus souvent ce type de reprise a échoué.
Pour préparer une R.E.S collectivement, car
ce doit-être une opération collective, le projet de reprise, il faut
trouver la motivation, l'appui, les moyens financiers, la préparation
psychologique de l'ensemble des salariés qui participeront à
l'opération de R.E.S.
La possibilité qu'ont les salariés de
reprendre leur entreprise en la rachetant afin d'empêcher sa disparition
et sauvegarder leur emplois demeure peu connue.
On pense, à tort, que
pour reprendre la direction de leur entreprise, les salariés doivent
racheter 100% de cette entreprise, or, ceux-ci ne disposent dans les
faits pratiquement jamais, même en se regroupant, des moyens financiers
nécessaires. Les salariés peuvent cependant recourir au "love money",
un mécanisme de financement solidaire développé par une association
qui permet de mener a bien la reprise sans devoir recourir aux crédits
bancaires :
La solution que l'association Love Money pour
les PME a mis en place consiste à utiliser "l'actionnariat populaire
de proximité" qui consiste à diffuser "un prospectus de souscriptions"
qui permet au public local voire régional de devenir actionnaire de
l'entreprise "cible" de la reprise.
Le "prospectus de souscriptions" doit
respecter les règles prescrites par l'A.M.F (ex C.O.B) relevant de
l’appel public à l’épargne, soumises à des contraintes légales fortes.